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Race AUBRAC

Au début du 18ème siècle, l ’Aubrac peuplait déjà les montagnes volcaniques du sud Massif Central...

Elle tient son nom du village emblématique puis par extension de l'ensemble du plateau : Aubrac aux confins de la Lozère, de l'Aveyron et du Cantal. 

 

"Au début du 20ème siècle, la race Aubrac est très répandue dans le Sud et l’Est du Massif Central et jusque dans le pays Méditerranéen. Race mixte par excellence, elle est utilisée à plusieurs fins : travail, viande et lait. C’est l’âge d’or de la race."

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Les troupeaux de races Salers et Aubrac, bien représentés au début du XXIe siècle, côtoient des troupeaux de vaches plus méconnues comme la Ferrandaise (sauvée in extremis) ou encore la mézine ou race du Mézenc, dans la Haute-Loire, a disparu dans les années 1960, fondue dans des croisements avec Salers et Aubrac, puis Montbéliarde. 

Plus au sud existèrent des populations locales peu homogènes, métisses de l'Aubrac et d'autres races voisines géographiquement, comme la Gévaudan (ou Lozerole) et les Montagne noire et Anglès, très proches génétiquement.

La laguiole était une variante de l'Aubrac, comme la race du Velay ou celle du Vivarais étaient des Mézines. 

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Mais le déclin s’amorce avec la guerre...

Le tracteur concurrence les bœufs de travail et la traite en estive disparait dans les années 1950/1960. Les éleveurs croisèrent alors les Aubrac avec des races à viande (Charolais notamment) pour en faire des bêtes à viande.

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En voie d'extinction en race pure, quelques éleveurs se battent pour faire perdurer cette race rustique et polyvalente dans les années 1970.

Aujourd'hui, on la retrouve dans de nombreuses régions en France métropolitaine (Corse, Massif Central, Sud-Est et Nord-Est de la France) mais également outre-mer. Plus de 15 pays ont déjà importé des animaux AUBRAC 

En Bref

L'Aubrac est une race mixte originaire de l'Aubrac , un plateau du Sud du Massif Central situé à cheval sur l'Aveyron, la Lozère et le Cantal. Issue du croisement de plusieurs races locales (Lozerole, Ségala, Mézine...), son lait sert à la fabrication d'un fromage, le Laguiole.

C'est aussi une excellente vache de traction (travail des champs). Victime de l'exode rural et de l'agriculture intensive, la race a failli disparaître. Mais grâce à la volonté de quelques uns, il y aurait plus de 30 000 Aubracs aujourd'hui.

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L’autre bête du Gévaudan : une vache.

 

Jusqu’au tout début du XXe siècle vivait une petite vache sur les hauteurs perdues et pauvres du Gévaudan. On n’en sait pas grand-chose, car dès le milieu du XIXe siècle, elle semble déjà subir les assauts de ses voisines, principalement l’Aubrac. Aussi les descriptions qui en sont faites sont des copier-coller entre les auteurs de l’époque. Vers 1875, l’agronome Moll en voit en Lozère, mais beaucoup sont déjà des croisements. Son aire de répartition  est donc la région de Saint-Chély,

De Saint-Alban, de Saint-Amans, de Grandrieu, du Malzieu et de Châteauneuf. Egalement autour de Serverette et d’Aumont, Fournels, en Haute-Loire.

La race du Gévaudan – que l’on appelait aussi race de Lozère, Lozerole ou Lozérienne ou encore Gévaudanne – était bien différente de l’Aubrac. C’était un animal à l’allure fine, « féminine » disent les auteurs de l’époque, à l’ossature déliée, la peau douce et l’allure vive. Les cornes sont fines, relevées vers le haut. La robe est bien différente de celle de l’Aubrac : elle est sombre, variant du froment ou fauve foncé et du châtain au presque noir (donc nettement plus sombre que celle de l’Aubrac). Enfin, elle est de petite taille (1,20 m) et rappelle, toujours pour les auteurs de l’époque, la Bretonne pie-noir.

C’était visiblement une bonne laitière, pouvant donner jusqu’à 10 à 12 litres de lait par jour (contre 9 à 10 pour l’Aubrac à la même époque). On l’exportait d’ailleurs vers le Midi.

 

  Vache du Gévaudan, vers 1875. Remarquer la silhouette fine et élancée, les cornes courtes, le pelage sombre, bien différents de la race d’Aubrac.

 

Mais voilà. On a voulu la croiser avec l’Aubrac (mais aussi la Salers) et les produits n’ont pas donné grand-chose. Aussi s’est-elle éteinte, vraisemblablement au tout début du XXe siècle. Il est cependant probable, comme le montrent certaines photos anciennes, qu’elle ait perdurée quelques années encore, sans doute sous forme de croisements. On retrouve des animaux à la conformation légère et de petite taille, aux cornes assez courtes (mais pas toujours), au pelage charbonné ou presque noir qui présentent des affinités avec la Gévaudan. Un animal photographié par Adrien Tournachon, frère de Nadar, au concours universel agricole de 1856 ressemble assez fortement à une vache de la race du Gévaudan, tout comme l’animal présenté comme « Aubrac » dans le livre de Baudement datant de la même époque.

 

   

 Montage représentant des animaux de type « Gévaudan » : lithographie de Baudement (1860, en haut à droite), photographie d’A. Tournachon (1856, en bas) et dessin extrait de Moll et Gayot (1860, en haut à droite). Il est assez probable que le dessin de Baudement soit tiré de la photo de Tournachon tant les deux animaux se ressemblent. Mais ils ressemblent également au dessin de Moll et Gayot !  Les flèches montrent les points communs : queue en crosse (1), blanc   à la base du membre arrière et à celle du fanon (2 et 3), auréole blanche autour du mufle (4).

 

Alors Aubrac ? Gévaudan ? animaux croisés ?...

 

Il ne reste rien de la race du Gévaudan (car c’était bien à proprement parler une race, vu ses caractéristiques). Peut-être les zones enfumées de l’Aubrac sont-elles un vestige de celle-ci ? C’est peu probable, mais au-moins cela peut-il nous faire encore rêver…

 

 

 

 Groupe de vaches en Lozère vers 1900. Là encore les animaux sont sveltes, à cornes courtes et allure fine. Les robes de certaines sont sombres. Il peut s’agir d’animaux croisés Aubrac avec l’ancienne race du  Gévaudan.

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